Ce que les études nous disent sur… le foin

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Le foin est un aliment incontournable du cheval, ses besoins journaliers s’élèvent de 1% à 3% de son poids corporel.

Anti-stress

Parce que les chevaux sont programmés pour manger pendant au moins 12 heures par jour, la restriction alimentaire cause un stress et des désordres gastriques. C’est ce qui expliquerait la meilleure fertilité des juments quand celles-ci ont un accès libre au fourrage.

A contrario, la privation de nourriture est une cause d’ulcères gastriques. Alors pour ne pas laisser l’estomac vide, les principales recommandations visent à ouvrir un accès libre au foin ou à augmenter son temps de consommation. A cette fin, les techniques de slow feeding sont particulièrement intéressantes (vie au box, paddock sableux, problème de poids etc.), sachant que plus la maille est serrée, plus le temps de consommation est long. Attention cependant à ne pas choisir une maille trop serrée.

Le foin doit être distribué avant la ration. Dans le cas inverse, la ration est mal liquéfiée par l’estomac et est entraînée trop rapidement vers l’intestin grêle : elle sera donc mal assimilée. Ce procédé est également bénéfique pour les chevaux atteints de tic à l’air ou de tic à l’appui, car ils sont moins enclins à tiquer s’ils ont eu du foin avant leur repas.

Qualité

Le meilleur moyen pour évaluer la qualité d’un foin est de le sentir, mais seule une analyse en laboratoire pourra évaluer ses teneurs nutritives.

Du foin fourni en feuilles peut indiquer une récolte trop tardive, et la présence de poussière, qu’il a été coupé trop bas. Enfin, il faut se méfier des mythes, la qualité d’un foin dépend essentiellement de son stade de maturité lors de la récolte et d’autres facteurs (comme les conditions climatiques), mais il n’y a pas de règle absolue la concernant.

Par ailleurs, le fourrage n’est pas exempt de contaminations diverses dont voici les plus courantes :

  • mycotoxines : les mycotoxines sont produites par les moisissures et les champignons. Il n’y a pas d’aliments exempts de mycotoxines (aliments, fourrages… en contiennent), les signes cliniques dépendent du degrés d’intoxication,
  • botulisme,
  • insectes : les insectes de la famille des méloidés présents surtout dans la luzerne peuvent être mortellement toxiques.

Microbiote intestinal

Le microbiote intestinal du cheval est fragile, c’est la raison pour laquelle la transition de l’herbe au foin doit être progressive, à cause du risque élevé de troubles gastro-intestinaux (gaz, colique, diarrhée, et inconfort gastrique). Il faudra compter une période d’adaptation d’environ 3 semaines, temps nécessaire à la mise en place du nouvel équilibre intestinal.

Les éléments nutritifs sont influencés par plusieurs facteurs, principalement par le degré de maturité de la récolte et des conditions météorologiques.
Les éléments nutritifs sont influencés par plusieurs facteurs, principalement par le degré de maturité de la récolte et des conditions météorologiques.

Protéines

La teneur en protéines d’un foin est très variable. Les légumineuses comme la luzerne ou le trèfle en contiennent jusqu’à 20%, alors que les foins de graminées (fléole, chiendent et dactyle), 11% à 14%.

Ce taux dépend essentiellement de l’âge physiologique de la culture et l’état des nutriments dans le sol : en général, pour obtenir un taux moyen correct, le mieux est de faucher à la mi-floraison.
SOURCE : TheHorse

Trempage

Pour les chevaux emphysémateux, le foin doit être exempt de poussière. Pour cela, on a souvent recours au trempage qui permet de réduire jusqu’à 88% le taux de particules respirables.

Pour les chevaux insulinorésistants, la priorité est à la réduction des glucides dont le taux est fortement influencée par les conditions météorologiques lors de la récolte.

La méthode utilisée est la même que pour les chevaux emphysémateux : le trempage.
Une heure de trempage réduit jusqu’à 40% des glucides.
SOURCE : TheHorse

Cependant une étude a récemment soulevé des problèmes liés au trempage, notamment parce que cette technique accroît fortement la contamination bactérienne et que les pertes de glucides sont très variables.
En l’occurrence, le nombre de bactéries est multiplié par cinq quand le foin a été immergé durant neuf heures (on ne connaît pas encore les conséquences de cette contamination). Et en ce qui concerne les pertes de glucides, les taux sont très variables : de 9% à 54% après 16 heures d’immersion dans une eau à 16°C.
De plus, il n’y a pas de corrélation entre les pertes et certaines variétés d’herbes, il est donc difficile de prédire la réduction des glucides après le trempage.
Pour les chercheurs, le procédé qui a obtenu les meilleurs résultats est celui où le foin est d’abord trempé (9 heures) puis cuit à la vapeur (40 min).
(En pratique difficile d’appliquer un tel procédé.)

Une alimentation exclusivement fourragère est possible pour les chevaux de course

Une étude suédoise a montré la comptabilité entre entraînement et croissance en étudiant de jeunes chevaux de course. Les résultats montrent qu’une alimentation fourragère de haute qualité est non seulement adéquate pour les chevaux en croissance, mais peut également réduire le risque de plusieurs problèmes de santé associés à une alimentation trop riche comme les ulcères gastriques, les coliques et la rhabdomyolyse.

Une alimentation fourragère préviendrait certaines maladies et serait plus saine qu'une alimentation à base de concentrés.
Une alimentation fourragère préviendrait certaines maladies et serait plus saine qu’une alimentation à base de concentrés.