La position classique (ou Balancier Global)

Comme nous l’avons vu dans des précédents articles, la maitrise de votre posture est une étape clé dans l’apprentissage de l’Équitation Classique, car elle est garante de votre équilibre et de celui de votre cheval.

Pour cela, il est essentiel pour le cavalier d’être fixe et symétrique à cheval, pour le bien de son cheval, mais aussi pour sa propre santé. Ce dernier point est d’ailleurs très important, car le parallèle entre mal de dos et équitation est trop vite fait. Or, lorsqu’on pratique une activité physique ou un sport, il est parfaitement anormal de développer des troubles musculosquelettiques ! Cela signifie que la technique n’est pas juste.

Le fonctionnement dorsolombaire et lombaire
Les cavaliers apprennent principalement à fonctionner de deux façons, soit en dorsolombaire, soit en lombaire. Dans ces deux fonctionnements, on cherche l’ondulation de la colonne vertébrale, le fameux accompagnement de l’assiette, en associant généralement des talons bas et des genoux ouverts. Tous deux posent plusieurs problèmes. Le premier est lié à l’ondulation de la colonne vertébrale. Dans ce type de fonctionnement le dos est dans l’impossibilité d’être soutenu, c’est-à-dire d’être gainé par le biais de la sangle abdominale et de la musculature profonde. Le dos bouge, mais il est « mou » ce qui provoque à la longue des douleurs et parfois des lésions.

Le second point est le manque d’équilibre et de finesse engendrés par la descente des talons et l’ouverture des genoux : dans ce mouvement, les mollets sont contractés le long du corps du cheval, ce qui le rend moins sensible et donc moins fin aux aides. Les cavaliers prennent l’habitude de se tenir avec leurs mollets ce qui a pour effet de donner peu de stabilité au cavalier en prenant parti de s’appuyer sur les talons plutôt que sur la pointe des pieds. Comparez les résultats en termes d’équilibre à pied, en vous tenant debout, il est très compliqué d’être stable sur ses talons.

Le troisième point concerne le cheval. Souvent, la première chose que nous apprenons sur l’assiette ou plus généralement sur la posture, c’est qu’elle doit être souple afin d’accompagner le cheval et d’assurer son confort. Dans les faits, c’est tout l’inverse qui se produit, en ondulant de la colonne et en s’accrochant avec ses mollets, le cavalier bouge et provoque des pressions parfois extrêmes sur le dos du cheval. Ce qui est logique, imaginez que vous portiez un sac ou un enfant sur vos épaules et qu’il gigote d’avant en arrière en donnant des coups de bassin, nous serions incapables de trouver du confort ou un bon équilibre ! Ce résultat peut-être révélé avec des capteurs de pression, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous :

Assiette dorsolombaire, on peut aisément se rendre compte que l'impact sur le cheval ne peut être que négatif.
Assiette dorsolombaire, on peut aisément se rendre compte que l’impact sur le cheval ne peut être que négatif.

L’efficacité du balancier global a été révélé avec des capteurs de pression. Le test a été effectué par Annette Rancurel avec la cavalière et enseignante Isa Danne.

La position classique ou Balancier Global
Il existe un troisième mode de fonctionnement : la position classique. Ce fonctionnement nommée balancier global par Pétéris Klavins (kinésithérapeute) qui en a révélé le fonctionnement biomécanique, permet au cavalier d’être en équilibre dynamique assis. Dans cette posture, l’ondulation de la colonne est réduite à son strict minimum et est inexistante chez les cavaliers aguerris. Le dos est grandit, soutenu par l’action de la sangle abdominale, dans sa posture naturelle, sans force. Le rôle d’amortisseur n’est donc plus confiée à la colonne vertébrale mais aux articulations coxo-fémorales (hanches).
Sur le plan de l’équilibre du cavalier, la position de la jambe est tout autre : le pied est parallèle au sol (à plat) et parallèle au cheval, les cuisses reposent le long de la selle sur leur plat et les genoux sont fermés (sans crispation). Avec la force de ses cuisses, le cavalier a un meilleur maintien et peut aisément décoller ses mollets des flancs de son cheval, les aides sont ainsi plus précises, plus intelligentes puisqu’elles n’agissent plus en continu avec le risque de le rendre insensible aux aides. Aussi, précisons que les coups de talons sont interdits.

Symétrie et condition physique
Tout comme le cheval, le cavalier a tout intérêt à pratiquer des activités extérieures qui développer sa symétrie et sa proprioception, que ce soit pour la répartition de son poids du corps (dans la position classique, le cavalier est centré et n’utilise pas son poids du corps pour se pencher de côté), l’utilisation de ses jambes ou plus difficile encore, l’utilisation de ses mains.
L’autre intérêt de pratiquer une activité physique extérieure est de développer sa condition physique, en particulier les muscles posturaux que ce sont les abdominaux, les fessiers et les cuisses.

Expérience personnelle
Avant de connaître le fonctionnement en balancier global, je souffrais du dos et des hanches, à tel point que je descendais en boitant jusqu’au jour suivant. J’ai changé de selle, suivi des séances d’ostéopathie, mais cela ne m’a pas que partiellement soulagé puisque je « détruisais » le travail du praticien à chaque fois que je remontais à cheval.
En découvrant la position classique, j’ai découvert à la fois une posture précise et efficace, mais aussi la solution à mes problèmes. Je ne boite plus, je ne crains plus pour mon avenir de cavalière et je ne me vois plus monter autrement !

Où se former ?
A l’heure actuelle, seule Isa Danne diffuse cet enseignement, vous pouvez la contacter pour organiser un stage. Les séances se font sur un simulateur (cheval mécanique), un outil pédagogique qui n’a que des avantages :

  • possibilité de corriger directement l’élève,
  • aucun risque de faire du mal au cheval,
  • plusieurs exercices sont réalisables.
Le Balancier Global enseigné par Isa Danne.
Le Balancier Global enseigné par Isa Danne.