L’écurie est un lieu à risque pour le cheval, mal logé celui-ci peut développer des problèmes physiques et des troubles psychiques.
Répercussions physiques :
- diminution des déplacements, on estime en moyenne que les chevaux féraux parcourent 17,9 km par jour, un cheval domestique 7,9 km par jour maximum (5 km par jour dans une écurie active/paddock paradise) et 200 m pour un cheval hébergé en box,
- troubles musculosquelettiques : engorgement, problèmes de pieds divers et variés, raideurs, douleurs au dos,
- problèmes musculosquelettiques chez le jeune cheval et sur les poulains,
- problèmes respiratoires à cause du manque d’aération,
- risque de coup de sang quand il fait suite à des entraînements intensifs,
- risque d’impaction (colique),
- risque d’ulcères gastriques liés à la privation de nourriture (manque de fourrages),
- risque de carences en vitamine D à cause du manque de lumière,
- risque de carences en omega-3 et vitamines à cause du manque d’herbe fraîche,
- risque de blessures.
Répercussions psychiques :
- un stress chez le jeune cheval : dans une étude parue en 2008, il a été révélé que la mise au box était vécue comme un événement stressant pour le jeune cheval. Sur les 36 chevaux hollandais étudiés, 70% des chevaux logés individuellement avaient eu un comportement stéréotypé,
- l’isolement provoque un stress chez les chevaux à l’écurie : une étude britannique parue en 2015 a montré que l’isolement des chevaux dans des espaces confinés et individuels a un impact négatif sur leur santé et leur bien-être. Si pour l’humain, l’écurie est souvent envisagée comme un lieu sûr et confortable, pour le cheval – animal social constamment en contact avec ses congénères – cette forme d’hébergement est anxiogène et source de stress,
- on recense plus de stéréotypies, de comportements conflictuels et de dépressions chez les chevaux sortants peu ou restreints de contacts sociaux. Il est intéressant de noter que les chevaux qui peuvent sortir la tête du box ont plus de chance de développer des stéréotypies.

La restriction, au cœur du problème ?
Des études similaires ont été menées sur d’autres espèces vivant en captivité : zoos, laboratoires et cirques principalement, les résultats se croisent avec celles menées sur le cheval domestique : le confinement, l’isolement et la sédentarité conduisent au mal-être.
On sait aussi que certaines espèces développent des comportements extrêmes : il n’est pas rare que des orques (ou des dauphins, des perroquets, etc.) en captivité en viennent à l’automutilation et au suicide.
Colique, ulcères gastriques, stéréotypies, engorgement, arthrose, etc…, toutes ces maladies ont un point commun : leurs recommandations vétérinaires. Colique ? Mettez votre cheval au pré. Arthrose ? Favorisez le mouvement. Stéréotypie, dépression ? Plaçez-le avec des congénères, enrichissez son environnement. Engorgement ? Mouvement. Etc, etc.
Des vacances, ça suffit ?
Une étude intéressante menée par l’IFCE a montré que quelques vacances par an ne sont pas une solution durable pour amenuir les comportements négatifs.
Alors un cheval heureux à l’écurie, est-ce possible ?
Hélène Roche est lors des journées éthologie en 2015 sur la question du bien-être du cheval en box.
L’écurie de demain :
- permet aux chevaux de se voir et de se toucher,
- est faite de box spacieux, ayant si possible, un accès extérieur,
- est éclairée naturellement et bien aérée,
- permet aux chevaux de sortir un maximum d’heures par jour dans des paddocks sans boue ou des pâtures entretenues,
- offre du fourrage en quantité,
- distribue la nourriture lentement,
- permet au cheval de manger la tête en bas,
- est enrichie : pierre à sel, bois à ronger, jouets…
Une récente étude française a montré que les enrichissements ne doivent pas se substituer au reste. Dans cette étude, les chevaux vivaient dans un environnement enrichi et affichaient pourtant des signes négatifs.
Conclusion
Nos connaissances scientifiques nous montrent aujourd’hui que nos traditions s’opposent parfois aux besoins fondamentaux du cheval domestique, à nous de prendre les mesures adéquates pour limiter les risques.
