Avant de s’intéresser aux études, je trouve intéressant de faire une liste des boiteries les plus fréquentes par discipline.
Les boiteries les plus fréquentes en dressage :
- inflammation (ou déchirure) de la partie supérieure du ligament suspenseur,
- maladie articulaire dégénérative du jarret,
- maladie dégénérative et l’inflammation du métacarpe avant,
- inflammation de l’articulation du genou,
- inflammation de la gaine du tendon fléchisseur,
- fractures de stress de l’os du canon.
Dans une étude similaire à celle mentionnée plus haut, chez les chevaux de dressage du Royaume-Uni, il a été montré qu’un tiers de près de 2600 chevaux avait un problème de boiterie au cours de leur carrière. Parmi ceux-ci, 50% des chevaux de Grand Prix et environ 20% des chevaux à d’autres niveaux.
SOURCE : Why is lameness so common in dressages horses?
Les boiteries les plus fréquentes en CSO
- desmite du ligament suspenseur,
- tendinite du tendon fléchisseur superficiel,
- tendinite du tendon fléchisseur profond,
- inflammation du ligament suspenseur,
- inflammation de la gaine du tendon fléchisseur.
SOURCE : Lameness and Performance in the Sport Horse: Show Jumping
Les boiteries les plus fréquentes en complet
- inflammation d’un ligament suspenseur,
- blessure du tendon suspenseur,
- inflammation du tendon fléchisseur superficiel,
- traumatisme du genou,
- douleur au pied et problèmes de maréchalerie,
- atteintes,
- arthrite traumatique du boulet et les articulations du paturon,
- maladie dégénérative des articulations du jarret,
- inflammation de la gaine du tendon fléchisseur,
- douleur de la région sacro-iliaque et du dos.
SOURCE : Lameness and Poor Performance in the Sport Horse: Eventing
Maintenant une petite compilation d’études menées sur les boiteries.
Près de la moitié des chevaux de sport seraient boiteux
Une étude britannique réalisée entre 2011 et 2012 a tenté de comprendre les facteurs de la selle qui glisse (ou qui tourne) d’un côté. Les chercheurs ont montré que dans la majorité des cas, le glissement de la selle est causé par la boiterie d’un membre postérieur.
Mais cette étude a également permis de soulever un autre sujet : sur les 506 chevaux de sport étudiés, près de la moitié ont été déclarés boiteux. Ces résultats montrent que beaucoup de boiteries passent clairement inaperçues, la formation des entraîneurs et des cavaliers, ainsi que l’indicateur de glissement permettraient donc de mieux les détecter.
Des chevaux de haut niveau mal préparés
Un comportement de conflit est une réponse manifestée lorsqu’un animal éprouve des difficultés face à un inconfort physique ou mental, le plus souvent en signifiant une résistance.
Des chercheurs polonais et irlandais ont observé le comportement de 150 chevaux de dressage et de saut d’obstacles de haut niveau (50 en dressage et 100 en CSO) et leurs résultats montrent que les nombreux rapports conflictuels enregistrés indiqueraient un manque de préparation.
Des résultats en contradiction avec le code de conduite de la FEI qui stipule que les chevaux doivent être entraînés en fonction de leurs capacités physiques et du niveau de la compétition.
Ces comportements, observés seconde par seconde, comprenaient :
- des secouements de tête,
- des mains tirant sur les rênes,
- des bouches béantes,
- des sifflements/fouaillements de queue.
Les chercheurs ont enregistré plus de mains qui tiraient en CSO, en particulier à l’abord de verticaux et de combinaisons, tandis qu’en dressage, ils comptaient davantage de sifflements de queue. Bien que les fouaillements apparaissent lors de l’exécution de figures complexes, il n’y a pu avoir de distinction significative.
A noter également que les chevaux de dressage présentaient plus souvent un nez derrière la verticale et une tête plus basse que les chevaux de CSO.
En termes de bien-être, ces résultats sont préoccupants, c’est pourquoi les chercheurs suggèrent que l’apparition de ces comportements mérite un examen plus approfondi dans le cadre du code conduite de la FEI.
Les cavaliers amateurs et professionnels identifient mal les boiteries
Dans une étude britannique portant sur 57 chevaux, tous étaient considérés réguliers par leur cavalier. En effectuant plusieurs tests : 27 étaient boiteux (dont 7 sous la selle), 20 chevaux étaient réguliers, mais réévalués quelques jours après, 6 d’entre eux ont été déclarés boiteux, enfin 24,6% (14 chevaux) étaient sains en toute circonstance.
- 26,3% (16 chevaux) étaient boiteux en main,
- 42,1% (24 chevaux) étaient boiteux en longe sur un terrain mou et 40,4% (23 chevaux) sur un terrain dur,
- 47,4% (24 chevaux) étaient boiteux montés et 12,3% (7 chevaux) ne boitaient que lorsqu’ils été montés.
Les cavaliers ne savent pas détectés les dissymétries de leurs chevaux
Une étude suédoise a montré que sur les 222 chevaux étudiés, 161 ont montré des signes de boiterie. Mais aucun cavalier n’a pu déceler ces dissymétries, pas même les cas les plus sévères.
48% des chevaux d’endurance déclarés boiteux ne sont pas suivis dans les 12 mois
Une étude britannique s’est penchée sur 190 questionnaires de cavaliers d’endurance. Les chiffres révèlent que sur les 147 chevaux déclarés boiteux (80%), 22% ont été immédiatement examiné, 44% ont attendu une semaine, 7% deux semaines et 28% plus longtemps encore.