La Suisse, avant-gardiste du bien-être du cheval : une législation inspirante

La France enregistre plus de 2 millions d’équidés sur son territoire. Malheureusement, peu de dispositions juridiques encadrent la détention d’animaux, les associations en charge de la protection animale sont de plus en plus débordées, et beaucoup de chevaux souffrent de conditions de vie très sommaires.

Une réglementation complète sur l’hébergement d’équidés

La réglementation en termes d’hébergement sont très poussées, celle-ci porte sur différents sujets :

  • les exigences architecturales requises pour une détention des chevaux conforme à leurs besoins,
  • les systèmes de détention : hauteur minimale du plafond, détention à l’attache, détention individuelle dans des boxes, détention en groupe, autres exigences architecturales requises pour la détention en groupes,
  • les sols,
  • les aires de sortie : surfaces minimales, exigences concernant les sols, clôtures,
  • les exigences climatiques,
  • l’éclairage,
  • les exigences qualitatives : affouragement, abreuvement, soins, mouvements, contact sociaux.

Mais ce n’est pas tout : tous les détendeurs de plus 5 chevaux doivent obtenir une attestation de compétences et les détendeurs de plus de 11 chevaux (professionnel) doivent suivre une formation spécifique.

Dans un environnement naturel, les chevaux passent environ 16 heures par jour à rechercher de la nourriture, ce qui est indispensable au maintien de la santé de leurs articulations, de leur système digestif et de leur système respiratoire. Dans les écuries, la liberté de mouvement des chevaux est fortement limitée, ce qui a des répercussions négatives autant au niveau de leur santé, de leur condition physique que de leur équilibre comportemental. Pour cette raison, il faut, dans toute la mesure du possible, donner aux chevaux la possibilité de se mouvoir à allure modérée quotidiennement et pendant de nombreuses heures.

Le cheval est un animal grégaire, faisant preuve d’un comportement social très développé et obéissant à une hiérarchie bien définie. Afin qu’il puisse développer un comportement social normal, il doit grandir parmi des congénères. Il serait souhaitable que les poulains nourrissons grandissent dès la naissance dans un groupe comprenant d’autres poulains ainsi que des chevaux adultes.
La détention en groupe convient à la plupart des chevaux, pour autant que l’on prenne des mesures architecturales adéquates qui leur permettent de garder leur distance individuelle.
La formation de groupes harmonieux, l’introduction de nouveaux animaux ainsi que la faculté de reconnaître une incompatibilité entre des animaux, exigent du personnel d’encadrement des connaissances spécialisées approfondies. Afin d’évaluer dans quelle mesure un groupe peut vivre en harmonie, il est indispensable de consacrer du temps à son observation.
La détention d’un seul cheval est à rejeter, car elle n’est pas conforme aux besoins de l’espèce.

Une vie sociale obligatoire.
Une vie sociale obligatoire.

La Suisse interdit aussi certaines pratiques sur son territoire

En Suisse, il est interdit :

  • de détenir d’un équidé seul,
  • de couper des poils tactiles (vibrisses),
  • de raccourcir la base de la queue,
  • de chercher à obtenir une position non naturelle du sabot, utiliser des ferrages nuisibles et leur poser des poids dans la région des sabots,
  • de faire avancer ou de punir avec des instruments produisant des chocs électriques, tels que éperons, cravaches ou aiguillons électriques,
  • de faire participer à des compétitions sportives des chevaux dont on a sectionné ou rendu insensibles les nerfs des jambes ou dont la peau des membres a été rendue hypersensible, ou appliquer sur ces derniers un moyen auxiliaire provoquant des douleurs,
  • d’attacher la langue,
  • de barrer,
  • d’obliger le cheval à maintenir son encolure en hyperflexion (« Rollkür »),
  • les rênes allemandes sur les épreuves, les aires d’échauffement et durant la remise des prix (en jumping).

En 2020, la Suisse a été encore plus loin en créant la distinction Happy Horse qui récompensera les traitements respectueux lors des concours, notamment sur les aires d’échauffement.
Cette distinction a été lancée par la Protection Suisse des Animaux (PSA) et est soutenue par la Fédération Suisse des Sports Equestres (FSSE).

La Suisse est le premier pays à sanctionner l'hyperflexion.
La Suisse est le premier pays à sanctionner l’hyperflexion.