Faut-il donner du sel rose de l’Himalaya à son cheval ?

Article mis à jour le 05 juin 2022

Comme de nombreux organismes, le cheval a besoin d’une certaine quantité de sel par jour.

Quels sont les besoins journaliers à apporter ? Quelles sources privilégier ? Que faut-il penser du sel rose d’Himalaya ?

Les besoins en chlorure de sodium

Selon Wolter, les besoins journaliers se situent entre :

  • de 15 à 40 g pour un poulain,
  • de 20 à 70 g pour un cheval au travail,
  • de 25 à 45 g pour une jument en gestation,
  • de 30 à 45 g pour une jument en lactation,
  • de 30 à 45 g pour un étalon.

Pour avoir une petite représentation des quantité : une cuillère à café contient environ 5 grammes de sel (ce sont notre besoin quotidien en tant qu’humain).

La carence chronique se manifesterait par une altération de l’appétit et du pica (propension à ingérer n’importe quoi : urine, crottins, papier, terre…), par la rugosité du poil, éventuellement par la réduction de la vitesse de croissance ou de la sécrétion lactée, par une grande « fatigabilité » et parfois, par une prédisposition aux accidents musculaires aigus (coup de sang). Source : Le Wolter

Le risque d’intoxication est faible, mais en voici les signes : colique, diarrhée, besoin fréquent d’uriner, et une faiblesse générale.

Riche en minéraux ?

Le sel rose de l’Himalaya contient environ 84 minéraux, dont beaucoup sous forme de traces.

En plus du chlorure de sodium, on trouve :

  • lithium : 400 mg/kg,
  • fer : 38 mg/kg
  • magnésium : 160 mg/kg
  • sulfure : 12 mg/kg
  • potassium : 3,5 mg/kg
  • calcium : 4 mg/kg
  • zinc : 2,4 mg/kg.

Ce sont des valeurs moyennes, l’analyse est disponible ici.

Si l’on compte une distribution de sel d’environ 20g par jour, la quantité de minéraux fournie est donc très faible.
Le sel d’Himalaya contient plus de minéraux par rapport à d’autres sels, mais il ne peut pas être considéré comme un substitut à un complément minéral.

Le vrai problème : son mode d’extraction et sa provenance lointaine

Les pierres sont extraites dans des mines par des ouvriers pauvres dans des conditions rudimentaires.

C’est aussi une pierre qui vient de loin : environ 8000 km sépare Paris de la mine de sel.

Localisation d’une des principales mines à sel rose (Khewra, Pakistan).

Alors que le sel de Guérande est produit en France, cela fait beaucoup de kilomètres pour une simple source de sel.

Quel sel choisir ?

Le plus simple est de choisir un sel marin gris/blanc sans adjuvant ou additif ajouté.

On peut choisir de le distribuer sous forme de bloc et/ou poudre que l’on ajoute dans la ration.

Les aliments industriels (granulés, floconnés) ainsi que certains CMV peuvent également participer aux apports quotidiens.

Pierre de sel marin.

Conclusion

Il y a un phénomène de mode et beaucoup d’informations tronquées autour du sel rose de l’Himalaya.

Sur le plan nutritionnel, ce sel n’a pas un intérêt nutritionnel supérieur par rapport à une autre source.

Sur le plan éthique, on est loin d’un commerce équitable :  les ouvriers travaillent dans des conditions difficiles et sont mal rémunérés.

Sur le plan écologique, le transport de ces pierres participe à l’accélération du changement climatique.

Nous avons la chance d’avoir plusieurs sources de sel en Europe, alors profitons-en. 😉

Chevaux sauvages léchant du sel.
Chevaux sauvages léchant du sel.