Pour une fois, j’écris un article à chaud et sans pincettes… On est dimanche, je me promène sur internet, YouTube, Facebook, Instagram. Dans ce flot, tout le monde veut exister, apporter sa pierre à l’édifice, partager du contenu, des conseils et il n’y a aucun mal à cela, c’est plutôt une bonne idée, le partage ! Alors quand il s’agit de la thématique « soin/hébergement », je ne trouve pas grand chose à redire, par contre quand il s’agit d’équitation, je finis (trop) souvent le cul par terre.
Là par exemple, je viens de visionner deux contenus sur le travail à pied en filet, ce qui est en principe quelque chose d’assez simple. A savoir que ces deux contenus font la promotion de leur propre formation en ligne.
Dans le premier, l’enseignant a des gestes imprécis, il tend sa rêne intérieure vers le bas par exemple, la muserolle est trop serrée et globalement le cheval plus tordu qu’en équilibre. En soi, on peut hausser les épaules et se dire « ce n’est pas hyper grave », mais en fait si : si on est imprécis et si on n’utilise mal le matériel ou qu’on le règle mal, à un moment on va le payer. S’il s’agissait d’un cavalier lambda, je m’en ficherais, mais là il s’agit d’un professionnel qui vend une formation.
Dans le second contenu (travail à pied en filet toujours), on a carrément un cheval en hyperflexion obligé d’exécuter les mouvements comme il peut et qui se prend une multitudes de « taquets » à chaque demande de pli. Là encore, on parle d’un contenu réalisé par un professionnel qui vend du coaching en ligne et qui a près de 200 000 abonnés sur YT.
Que ce soit sur Internet ou même dans certains livres, on se retrouve souvent confronté au même problème : il y a un décalage – parfois monumental – entre la théorie et la pratique. En effet, on a tous tendance à s’accorder sur la théorie : le cheval doit être décontracté, en équilibre, sa ligne de dos doit être forte, etc… Mais en pratique personne ne joue la même musique, chacun y va de sa sauce et parfois ça devient n’importe quoi.
Décontraction ? Bah oui avec une muserolle serrée, c’est nickel !
Équilibre ? Ça vous va si je vous montre ça avec un cheval sur les épaules ?
Légèreté ? 2 seconde, je dois me coucher en arrière pour arrêter mon cheval.
Piaffer ? Sous lui du devant, croupe plus haute, il est au top le piaffer !
Muscles ? Ok, nuque plus basse que le garrot, tête en arrière de la verticale, go !
L’autre jour, un cavalier pro (encore une fois pour vendre une formation) disait qu’il fallait laisser délibérément le jeune cheval évoluer en déséquilibre parce que c’était dans son intérêt. Sérieusement ?
C’est hyper problématique que ces personnes récoltent une tonne de reconnaissance alors qu’ils sont mauvais et que leur technique va à l’encontre du corps du cheval. D’ailleurs, ce n’est même plus problématique, c’est grave.
On ne pourra jamais interdire aux gens de faire de la merde avec leurs chevaux. Par contre, on peut essayer d’éviter de le faire.
Je n’ai pas de solution universelle à ce problème.
Dans mon cas, j’ai eu la chance de trouver THE professeure, une enseignante :
- hyper exigeante,
- hyper technique,
- capable d’atteindre et d’exécuter les mouvements de haute école avec justesse (il faudrait tout le temps faire des rappels à ce sujet),
- capable d’utiliser un matériel minimaliste et réglé avec douceur, même en haute école,
- qui a trouvé la posture parfaite,
- capable de résoudre les problèmes physiques et/ou comportementaux,
- qui respecte les besoins fondamentaux du cheval,
- … et j’en passe.
Et je souhaite à tout le monde de connaitre ça (pour les chevaux aussi d’ailleurs).
Peut-être que si je devais proposer un premier pas, ce serait d’être plus exigeant, de faire du tri, de ne pas liker n’importe quoi… parce que moi quand je visionne une leçon d’équitation sur Insta ou FB, je suis plutôt à me dire que c’est de la merde. Pas vous ?

PS : si vous ne savez pas encore qui est ma professeure, il s’agit d’Isa Danne. Elle est basée en France.