Vêtements d’équitation : comment éviter les mauvaises odeurs ?

Monter à cheval, faire un box et c’est l’odeur typique de l’écurie qui imprègne nos vêtements. Or, parfois il faut encore aller travailler ou faire quelques courses et pas la possibilité de (re)prendre une douche, alors comment laisser ces odeurs derrière nous ?

La solution se trouve en partie dans la composition de nos textiles, car toutes les fibres textiles ne sont pas égales dans la gestion des odeurs.
Le but est donc de lire les étiquettes pour faire le bon choix.

Comment cela fonctionne ?

Les odeurs sont formées par le développement de bactéries et/ou le manque d’aération.

Les tissus qui retiennent l’eau comme le coton sont par exemple des tissus idéaux pour le développement des odeurs de transpiration, car la transpiration en elle-même n’est pas odorante par contre il y a un microbiote sous les bras (normal et nécessaire) qui héberge des bactéries et ce sont elles qui sont responsables des mauvaises odeurs.

Faire un box est aussi un bon moyen d’imprégner ses textiles d’odeurs de fumier, car c’est tout simplement un lieu mal aéré.

Rappel important : laver ses vêtements c’est polluer (les microplastiques)

Dans la familles des textiles, il y a les fibres synthétiques et les fibres naturelles. Rappelons que les textiles (de toutes sortes) ont un inconvénient majeur : celui de relâcher des microfibres à chaque lavage. Cet effet est particulièrement problématique concernant les textiles synthétiques, car c’est devenue une importante source de pollution plastique qui contamine l’eau et le sol.
Les vêtements synthétiques sont aussi très mal recyclés et causent d’importants déchets.

Pour diminuer cet impact, le mieux est de se tourner vers des fibres naturelles, mais je dois moi-même avouer que ce n’est pas toujours le plus facile dans le domaine du sport, il faut essayer quand c’est possible. Sinon, on peut aussi limiter l’impact de ces microfibres plastiques :

  • en achetant moins,
  • en espaçant les lavages,
  • en choisissant un lavage à basse température (maximum de 30°C),
  • en choisissant un cycle d’essorage doux : plus le vêtement est brassé, plus il libère des microfibres,
  • en laissant sécher le linge à l’air libre (pour éviter encore une fois, le brassage et donc la libération de microplastiques).

Quelles sont les fibres aux propriétés anti-odeur ?

Parmi les fibres naturelles qui ont des propriétés anti-odeur il y a la laine, le modal, le lycoell (ou tencel) et le lin.
On trouve de plus en plus de vêtements de sport en laine, plus précisément en laine de mérinos qui a une texture douce et est donc idéale à même la peau. Equithème et Horse Pilot proposent des vêtements en mérinos et il existe également des solutions dans les sports de montagnes et de randonnées.
Et les vêtements en mérinos ne sont réservés qu’en hiver, ils peuvent aussi se porter quand il fait chaud (!). Si le sujet vous intéresse, j’ai rédigé un article complet sur les vêtements en mérinos qui est disponible ici.

Parmi les fibres synthétiques anti-odeur, il y a aussi le polyamide. Le polyamide est une sorte de nylon, c’est une fibre assez coûteuse. C’est une fibre idéale pour la pratique sportive : elle est douce, solide, ne chauffe pas et est confortable à porter.

Il existe aussi des polyesters traités comme le « polygiene » composé de sels d’argent. Cette structure permet de limiter le développement des bactéries. Il faut tout de même savoir que ce traitement serait nocif pour l’environnement, notamment l’écosystème marin. Le polygiene est une marque, il est difficile d’avoir des retours objectifs quant à son efficacité à long-terme.
Il existe aussi des polyesters traités avec des composés d’eucalyptus, mais on ne trouve pas d’information sur la longévité du traitement.

Quels sont les textiles à éviter ?

Contre les mauvaises odeurs, il faut éviter le coton, le polyester, le nylon et l’acrylique.

On trouve beaucoup de coton et de polyester dans les vêtements de sport. Ce sont des fibres peu chères mais très peu performantes quand il s’agit d’évacuer la transpiration et d’éviter de retenir les mauvaises odeurs. Certaines fibres ont même tendance à garder de mauvaises odeurs même après le lavage, il faut alors trouver d’autres traitements, ce qui complique l’entretien. Ces vêtements finiront par devenir insupportables et nous risquons de les jeter avant même qu’ils ne soient usés (= pollution).

Design et règle des trois couches

L’autre stratégie contre les mauvaises odeurs est aussi de choisir des vêtements prévus pour évacuer la transpiration. Par exemple des vêtements où des zones sont microperforées (sous les bras, dos…).

Appliquer correctement la règle des 3 couches est aussi aussi une stratégie efficace contre les inconvénients de la transpiration :

  • première couche (baselayer) dans un tissu qui évacue l’humidité,
  • deuxième couche isolante contre le froid,
  • troisième couche imperméable contre la pluie et/ou le froid.

Conclusion (et petit coup de gueule)

Avant d’acheter un vêtement de sport, regardez sa composition ! Cela peut aussi justifier un prix, car comme je le mentionnais le polyamide est une fibre couteuse et certaines marques peuvent vous vendre du simple polyester au prix du polyamide.

Vous verrez aussi que le milieu équestre a encore des progrès à faire concernant la technicité de son matériel. Quand on compare avec ce qui est développé dans les autres sports, l’équitation est à la ramasse. Encore trop peu de marques se sont appropriés le sujet. On se contente de designer de jolis vêtements, chers, mais peu techniques. Des prix injustifiés qui poussent souvent à aller s’équiper dans d’autres rayons (comme je le citais précédemment). Espérons qu’un jour, nous puissions nous équiper avec moins de difficultés.