
Dans cet article, je vous propose plusieurs résumés de recherches sur un thème spécifique, ici : les problèmes de dos.
La posture de l’encolure comme indicateur de problèmes de dos
Une étude française a révélé que la posture de l’encolure pourrait être un indicateur dans la détection de douleurs de dos. Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont composé deux groupes de chevaux :
- le groupe 1 « chevaux de loisirs » : composé de 9 chevaux (10 à 26 ans) vivant au pré, nourris au foin l’hiver et pratiquant quelques sorties en extérieur, rênes longues ;
- le groupe 2 « chevaux de club » : composé de 9 chevaux d’instruction (12 à 21 ans) vivant en box, nourris trois fois par jour au granulés industriels et une fois par jour en foin. Ils travaillaient environ 4 à 12h par semaine avec des techniques plus contraignantes et bénéficiaient d’une journée de repos.
Sans connaître ces groupes, ni ces chevaux, un chiropraticien confirmé a réalisé une palpation pour chacun d’entre eux. Les chevaux ont ensuite été classés en trois catégories (rappel : la colonne du cheval est composé de 7 cervicales, 18 thoraciques, 6 lombaires, 5 sacrée et 15 vertèbres coccygiennes) : aucune affection, peu affecté (au moins une zone vertébrale touchée), gravement touché (plus d’une zone vertébrale).
Les chercheurs ont ensuite réalisé une seconde évaluation avec un outil d’électromyographie (mesure l’activité des muscles en mouvement) afin de comparer les résultats de ces deux méthodes. Enfin, les chercheurs ont photographiés les chevaux marqués de rubans adhésifs, de profil, à l’arrêt et au pas.
L’évaluation chiropratique a indiqué que 55% des chevaux étaient dans la catégorie « gravement touchés », 6% « peu affectés » et 39% « aucune affection ». L’évaluation sEMG a indiqué que 50% des chevaux entraient dans la catégorie « gravement touchés », 11% « peu affectés », et 39% « aucune affection ». Les deux méthodes étaient donc concordantes.
En comparant les résultats, les chercheurs ont trouvé que les chevaux de clubs étaient plus enclin à se tenir dans une posture concave que les chevaux de loisirs qui vivaient au pré et passaient plus de temps à brouter le nez par terre.
Ils soulignent également le problème des chevaux de clubs à vivre dans un environnementaux anxiogène (contrainte de tenir la tête haute dans un petit espace pour voir par exemple, mode de distribution alimentaire surélevé, travail mains haute sur des rênes tendues et le dos creux, etc.) est susceptible de favoriser une modification posturale conduisant à des rigidités et à des tensions musculaires.
Les douleurs de dos sont sous-évaluées
Suite de l’étude (1ère partie sur le bien-être) réalisée par l’équipe de l’Université de Rennes.
L’échantillon a porté sur 161 chevaux répartis dans 17 centres équestres.
Les résultats montrent que les professionnels ont estimé que 4% à 22% de leurs chevaux avaient des maux de dos, en réalité ils étaient entre 37% à 85% à en souffrir.
Les résultats ont également révélé que les centres qui sur-estimaient les chevaux souffrants, étaient en réalité, ceux qui en présentaient le moins ; tandis que les centres qui les sous-évaluaient en comportaient le plus.
Un cheval qui manque d’attention pourrait signifier qu’il a mal au dos
Une étude française s’est penchée sur le fait que la littérature scientifique indique souvent des déficits d’attention et d’autres déficiences cognitives chez les humains souffrant du dos, de fibromyalgie, de migraine, d’arthrite rhumatoïde et des douleurs musculosquelettiques.
En réalisant deux études parallèles, les chercheurs ont trouvé que les chevaux sains étaient plus attentifs à leur environnement.
Ces résultats sont d’un grand intérêt pour évaluer le bien-être des animaux et cette approche pourrait être développée pour d’autres espèces domestiques ou en captivité.
Si l’engagement attentionnel (ou inattention sensorielle) est approuvé comme un indicateur fiable de la douleur chronique ou de l’inconfort pour une variété d’espèces, il permettrait une identification plus rapide et économique des individus atteints.
Les animaux déprimés ou anémiques ont aussi tendance à s’isoler, comme on le voit aussi chez les patients humains.