L’utilité des mouches et des moustiques ou comment protéger son cheval sans avoir recours aux insecticides

On est d’accord, les mouches et les moustiques, ça nous agace, mais faut-il pourtant les tuer ? Non, et je vous explique pourquoi.

L’utilité des mouches

A quoi servent les mouches ? Les mouches assurent plusieurs rôles, elles servent entre autres :

  • à nourrir les animaux insectivores comme les oiseaux, les amphibiens, les insectes et les arachnides,
  • à décomposer la matière organique,
  • à polliniser les fleurs.

La présence de mouches est un indicateur de bonne santé environnementale.

PS : les taons font aussi partie de la famille des diptères (mouches), considérez-les donc comme des mouches.

L’utilité des moustiques

Les moustiques assurent également plusieurs rôles :

  • ce sont une nourriture essentielle pour plusieurs insectes et animaux, certaines espèces dépendent même entièrement du moustique,
  • ce sont des pollinisateurs : si la femelle se nourrie de sang, le mâle est un pollinisateur,
  • les larves de moustiques sont des filtreurs d’eau (jusqu’à deux litres d’eau en une journée).

En Europe, 80% des insectes ont disparu

Si le moustique ne semble pas menacé, ce n’est pas le cas des mouches : 25% des espèces sont en déclin, menacées ou en voie de disparition.

Les mouches et moustiques participent à l’équilibre essentiel de l’environnement, il est donc essentiel de les préserver.

L’utilisation problématique des insecticides même naturels

Les insecticides synthétiques sont clairement à éviter, mais les solutions dites naturelles ne sont pas forcément mieux. En effet, beaucoup de produits « naturels » ont été conçus sans aucune considération des conséquences biologiques de leur utilisation. Ils peuvent par exemple (comme tout insecticide) tuer de manière collatérale, c’est-à-dire qu’il va aussi cibler des espèces non-voulues.

On peut aussi se questionner sur le risque d’ingestion de ces produits : les chevaux qui se toilettent mutuellement peuvent avaler ce qu’on leur appliqué sur la peau et les crins. Quand on sait que certaines huiles essentielles sont considérées comme des perturbateurs endocriniens, ça donne à réfléchir.

Les produits (naturels ou pas) qu’on applique sur la peau de nos chevaux peuvent être ingérés lors du grooming, donc attention aux effets secondaires.

La solution : inviter les prédateurs et utiliser des barrières physiques

Plus il y a aura de prédateurs, plus la population de mouches et de moustiques sera sous contrôle. Pour cela, il faut favoriser un milieu diversifié, en plantant notamment divers arbres, arbustes et fleurs afin d’y inviter les insectes et leurs prédateurs naturels.

Une chauve-souris par exemple, peut dévorer 1/3 de son poids en moustiques chaque nuit. Pour les attirer, il faut renoncer aux pesticides et insecticides, avoir si possible un vieux bâtiment, un arbre mort ou leur installer un nichoir et puis… les laisser tranquille, car les chauves-souris aiment le calme et l’obscurité. Si toutes ces conditions sont réunies, ces véritables garde du corps anti-piqures viendront faire leur travail au crépuscule.

Pipistrelle commune

On peut aussi utiliser des barrières physiques :

  • l’abri,
  • le masque anti-mouches,
  • la couverture anti-mouches,
  • un corps gras non-insecticide qui va empêcher les insectes de se poser. Personnellement, j’applique quotidiennement du beurre de karité (brut et équitable) sur le fourreau et les cuisses de mon poney. Depuis que je fais ça, il ne souffre plus d’œdème. Vous trouvez aussi des produits avec le même objectif chez Animaderm.
    Attention, on ne peut appliquer huile ou corps gras que sur les parties non-ensoleillées, sinon risque de brûlures !
Le beurre de karité, un excellent corps gras qui empêche les mouches de se poser.

Ce qu’il faut retenir

  • que les mouches et moustiques sont utiles et qu’il faut les préserver,
  • qu’il ne suffit pas de basculer d’une prd
  • que les produits même naturels peuvent être nocifs pour l’environnement, mais aussi la santé du cheval,
  • qu’il vaut mieux utiliser des barrières physiques pour protéger son cheval.