Le Séneçon de Jacob, une plante toxique qu’il faut gérer

Article mis à jour le 14 juillet 2023

Le séneçon de Jacob est une plante endémique originaire d’Europe, que l’on retrouve aussi en Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande et Argentine.

C’est une plante que l’on trouve généralement près des routes, dans les jachères et les espaces peu entretenus. On peut la retrouver jusque 900m d’altitude.

Elle mesure entre 50 et 120 cm de haut et fleurit entre juillet et septembre.

Toxicité

A cause de sa forte teneurs en alcaloïdes, le séneçon jacobé est toxique pour les bovins, les caprins, les porcins, et les camélidés, mais aussi les chiens, les chats, les petits mammifères et les oiseaux. Les ovins semblent épargnés. C’est aussi une plante toxique pour l’Homme, on peut en effet retrouver des alcaloïdes dans le lait ou le miel. Il est aussi conseillé de porter des gants quand on la manipule.

Les toxines alcaloïdes qu’elle contient sont présentes dans toute la plante, même séchée.
La toxine s’accumule dans le foie jusqu’à la dose mortelle et sans toujours déclencher de symptômes annonciateurs. Pour un cheval de 500 kilos, on estime qu’il faut entre 15 et 25 kilos de séneçon.

Abeille sur séneçon.

Plante séchée = danger

Dans les pâtures, les pieds sont généralement délaissés à cause de leur goût amer. En revanche – et c’est là le danger – le séneçon est appétant une fois séché, les chevaux ne le distingue plus et le mange volontiers.

Signes cliniques d’intoxication chronique et traitement

  • amaigrissement chronique, léthargie et baisse d’appétit ou anorexie,
  • coliques récidivantes et ictère (muqueuses jaunes), ataxie,
  • photosensibilisation en été,
  • signes d’encéphalose hépatique au stade terminal, et mort.

Si l’intoxication est faible, un traitement pour nettoyer le foie peut encore sauver le cheval. Si l’intoxication est élevée, le risque de décès est élevé.

Gérer le séneçon de Jacob

Le séneçon de Jacob se plait dans les parcelles déséquilibrées et/ou mal entretenues.

La gestion du séneçon de Jacob dépend de plusieurs paramètres :

  • quelles parcelles sont concernées,
  • leur utilisation (pâturage, exploitation de foin…),
  • du nombre de pieds concernés.

Ensuite, suivant cette évaluation, plusieurs solutions sont possibles :

  • faire appel à un professionnel dans la gestion de prairie pour comprendre pourquoi la plante s’est installée et rééquilibrer la parcelle concernée,
  • arracher les pieds : il s’agit souvent des pieds visibles, on peut manquer l’arrachage des pieds qui sont au sol et qui pousseront en hauteur l’année suivante,
  • introduire un ennemi naturel : le Tyria jacobaeae, un papillon dont la chenille se nourrit exclusivement de cette plante, et le puceron Aphis jacobaeae. Certains pays envisagent de recourir à l’introduction de ces espèces, notamment en Allemagne où l’expérience a porté ses fruits.
Chenille goutte de sang

A l’étranger, des propriétaires ont été condamnés pour ne pas avoir correctement gérer le problème

Au Royaume-Uni, trois enquêtes ont déjà été lancées par la British Horse Society afin de suivre la progression de la plante.

En 2014, une propriétaire britannique a été condamnée (interdiction de détenir un cheval pendant 10 ans) pour avoir laissé sa jument brouter dans une pâture comprenant 50 à 60% de séneçons. La jument de 16 ans avait dû être euthanasiée.

En 2016, un autre propriétaire anglais s’est fait condamné après la saisie de ses 3 chevaux, émaciés, surparasités et empoisonnés au séneçon. Un des trois chevaux a dû être euthanasié.

Le séneçon se plait dans les parcelles non entretenues.