Le Séneçon de Jacob, une plante toxique qui gagne du terrain

Nom allemand : Jakobs-Greiskraut, Jakobs-Kreuzkraut
Nom anglais : ragwort, benweed, tansy ragwort
Nom américain : tansy ragwort, tansy
Nom français : séneçon de Jacob, séneçon jacobée ; autrefois simplement appelée jacobée ou herbe de saint Jacques
Nom néerlandais : Jakobskruiskruid

Informations générales

  • cartographie : Europe, Canada et États-Unis, Argentine, Australie, Nouvelle-Zélande
  • localisation : voies de communication, jachères, bandes herbeuses négligées
  • hauteur : 50 à 120 cm
  • floraison : juillet à septembre
  • pousse jusqu’à 900m d’altitude

Toxicité

Espèces concernés : la plante est toxique pour les bovins, les caprins, les porcins, et les camélidés, mais aussi les chiens, les chats, les petits mammifères, et les oiseaux d’agrément. Les ovins semblent épargnés.

Toxines : les toxines alcaloïdes qu’elle contient sont présentes dans toute la plante, même séchée.
La toxine s’accumule dans le foie jusqu’à la dose mortelle et sans toujours déclencher de symptômes annonciateurs. Pour un cheval de 500 kilos, cela équivaut à une dose entre 15 et 25 kilos de plantes ingérés.

Pâtures et fourrages : dans les pâtures, les pieds sont généralement délaissés à cause de leur goût amer. En revanche – et c’est là le danger – le séneçon est appétant une fois séché, les chevaux ne le distingue plus et le mange volontiers. S’il est présent dans les fourrages, il est reconnaissable à sa tige violette.

Signes cliniques d’intoxication chronique :

  • amaigrissement chronique, léthargie et baisse d’appétit ou anorexie,
  • coliques récidivantes et ictère (muqueuses jaunes), ataxie,
  • photosensibilisation en été,
  • signes d’encéphalose hépatique au stade terminal, et mort.

Traitement
Si l’intoxication est faible, un traitement pour nettoyer le foie peut encore sauver le cheval. Si l’intoxication est élevée, le risque de décès est élevé.

Poneys dans un pré envahi de séneçons de Jacob.

Lutter contre la prolifération du séneçon

Il est extrêmement important de limiter la présence du séneçon de Jacob, particulièrement dans les parcelles de foin.

Le séneçon a des ennemis naturels : le Tyria jacobaeae, un papillon dont la chenille se nourrit exclusivement de cette plante, et le puceron Aphis jacobaeae. Certains pays envisagent de recourir à l’introduction de ces espèces, notamment en Allemagne où l’expérience a porté ses fruits.

Chenille goutte de sang en plein festin.
Chenille goutte de sang en plein festin.

Seul un entretien régulier des parcelles permet de réduire la présence de plantes toxiques (séneçon ou non).

S’il y a quelques pieds, la méthode la plus simple est l’arrachage, soit avant ou pendant la période de floraison de juillet à septembre.
Attention, les racines étant profondes, il y a 50% de chance que la plante repousse l’année suivante. Evitez d’arracher les séneçons s’ils sont montés en graines afin de ne pas les disperser.

Si la parcelle est envahie de séneçons, il faut envisager de faucher, broyer, labourer et ressemer la parcelle.

A l’étranger

Au Royaume-Uni, trois enquêtes ont déjà été lancées par la British Horse Society afin de suivre la progression de la plante.

En 2014, une propriétaire britannique a été condamnée (interdiction de détenir un cheval pendant 10 ans) pour avoir laissé sa jument brouter dans une pâture comprenant 50 à 60% de séneçons. La jument de 16 ans avait dû être euthanasiée.

En 2016, un autre propriétaire anglais s’est fait condamné après la saisie de ses 3 chevaux, émaciés, surparasités et empoisonnés au séneçon. Un des trois chevaux a dû être euthanasié.

Le séneçon prolifère dans les parcelles non entretenues.

Danger pour l’Homme

Si elle est toxique pour l’Homme, le danger est moindre. Toutefois, on a retrouvé des traces de toxines dans le miel, le lait de vache et de chèvre.

Abeille sur séneçon.
Abeille sur séneçon.

Aparté sur le séneçon du Cap

Le séneçon du Cap (Senecio inaequidens) est une plante invasive originaire d’Afrique du Sud, elle est particulièrement présente en France, en Belgique et en Allemagne.

Cette plante contient également des alcaloïdes toxiques potentiellement mortels.

De nature résistante, son éradication doit être correctement réalisée, pour cela préférez contacter une structure compétente type Conservatoire Botanique National.