On sait que la détention des chevaux dans des espaces confinés augmente le risque de problèmes psychiques et physiques. La solution à ce problème se trouve a priori aisément : un paddock, un pré, la vie en groupe. Tout cela est envisagé facilement et clairement pour les hongres et les juments, mais les étalons sont souvent considérés comme une « population à risque », et ainsi tenus à l’écart de toute vie sociale.
La détention des entiers et étalons : le prochain sujet
Les étalons sont des chevaux comme les autres, avec des besoins sociaux identiques. Constituer des groupes d’étalons vivants au pré comme on le voit dans des espaces naturels : c’est le défi que s’est lancé le haras national d’Avenches, en Suisse.
L’idée fut aussi d’en déterminer la faisabilité pour les éleveurs ; ils ont ainsi débuté l’expérience avec cinq étalons, dont certains effectuaient leur saison de monte.
Les comportements menaçants ont été enregistrés durant les 30 premières minutes, puis le groupe s’est mis à paître tranquillement. Au bout de 3-4 jours, les confrontations diminuaient, et au bout de 3 mois, la hiérarchie était devenue stable, des résultats très positifs !
Le haras rappelle néanmoins que certaines consignes de sécurité doivent être respectées : le pré doit être vaste, les clôtures solides et hautes, et les chevaux déferrés.
Enfin, tous les étalons s’étaient déjà côtoyés, soit parce qu’ils vivaient à proximité, soit parce qu’ils avaient été attachés assez proches l’un de l’autre.
Une autre explication serait liée à l’expérience de vie en groupe.
Les étalons détenus en box affichaient un comportement plus agressif envers l’humain que ceux qui vivaient en groupe.
Ces résultats semblent indiquer que les étalons sont sensibles à la privation sociale et que le fait d’être logé individuellement provoque, à long terme, des répercussions négatives sur leur comportement.
En outre, tous les chevaux ont besoin d’acquérir des compétences sociales pour se comporter de façon appropriée dans un groupe, raison pour laquelle la proportion de menaces « inappropriées » diminue avec l’âge.
Cela a été vérifié avec les entiers/étalons : ceux qui ont vécu dans un groupe, adoptent par la suite un comportement social plus raffiné, ils sont aussi moins agressifs envers leurs congénères et même envers les humains.
SOURCE : Pattern of Social Interactions after Group Integration: A Possibility to Keep Stallions in Group
- Le Haras national d’Avenches prouve que les étalons peuvent être gardés en groupe – Arcinfo
- Study: Pasturing Stallions Together is Possible – TheHorse
Et à l’écurie ?
En 2016, le Haras récidive et réalise une étude dans la même optique, privilégiant cette fois l’écurie. Dans cette étude, les 13 chevaux âgés de 3 à 14 ans ont été placés dans une écurie construite avec des murs spéciaux faits de barreaux espacés de 30 cm chacun, laissant ainsi assez espace pour que les chevaux passent la tête et l’encolure.
Les résultats sont très positifs, plus de la moitié des contacts étaient des contacts positifs et les blessures étaient minimes, elles ont été causées pour la plupart au niveau de la tête, quand le cheval se heurtait aux barreaux, le haras envisage donc d’autres types de protection.
SOURCE : TheHorse
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