Vers une sellerie minimaliste

Et si plutôt que de céder aux sirènes de la consommation compulsive, nous nous contenterions du nécessaire ? Découverte d’un véritable art de vivre : le minimalisme, autrement dit vivre mieux avec moins.

Le minimalisme, qu’est-ce c’est ?

  • Minimalisme : recherche de solutions requérant le minimum d’efforts, de bouleversements (par opposition à maximalisme) (Source : Larousse)

Quels avantages ?

  • gain d’espace : plus de superflus à stocker,
  • gain d’argent : plus de superflus à acheter,
  • gain de temps : moins de temps à passer faire le ménage ou à traîner dans les boutique.

En tant que cavalière, nous cumulons énormément de matériels : sellerie, voiture, garage, dressing… Nous avons souvent le même type de matériel dupliqué en 2, 3 fois voire plus, et nous adorons les « au cas où ».

Trier

C’est l’étape la plus difficile, et le mieux pour la réussir est de se mettre en condition, demandez vous :

  • quand vous avez utilisé cet objet pour la dernière fois ? Si la réponse est « plus d’un an », vous pouvez vous en séparer sans hésitation,
  • rachèteriez-vous cet objet si vous le perdiez ?

Cette étape peut être fractionnée et réalisée plusieurs fois dans l’année.

Ranger

On peut ranger son matériel :

  • par catégorie : pharmacie, outils de tous les jours, textiles…,
  • par saison : froid/chaud.

Privilégiez des boites de tailles moyennes, pas trop grandes pour ne pas les remplir à nouveau de choses inutiles. Ne les multipliez pas non plus.

Entretenir

C’est l’étape qui peut paraître une corvée, mais qui est essentielle pour le long-terme, car bien entretenu un licol, une brosse… peuvent être utilisés des années. Pour cela misez sur des produits qui vous correspondent : si vous êtes plutôt négligeant, optez pour des matériaux synthétiques résistants ou alors de très bons cuirs.
Si vous êtes plutôt soigneux, vous pouvez choisir des matières nobles et naturelles, mais plus difficiles d’entretien comme le cuir ou le bois.

Adieu shopping compulsif

Avant d’acheter :

  • demandez-vous si vous avez vraiment besoin de cet objet et si une de vos objets actuel n’a pas la même fonction ou ne peut pas la devenir,
  • n’achetez pas sur un coup de tête, laissez votre projet mûrir, quelques heures, quelques jours, quelques mois… Dans la plupart des cas, l’idée d’achat sera abandonnée.

Vous pouvez appliquer la méthode BISOU inventé par Marie Lefèvre et Herveline Verdeken dans leur livre : J’arrête de surconsommer.

– B COMME BESOIN
A quel besoin cet achat répond-il chez moi ?
Avec ce B, on attaque direct un gros morceau du problème : l’aspect psychologique.
On sait très bien que cet aspect est déterminant, et t’inquiète, les marketeurs le savent aussi.
Là, on parle de besoins tels que : j’ai besoin de réconfort, avec ce produit je me sentirais plus belle (besoin d’augmenter mon estime de moi), j’ai besoin de montrer ça de moi à telle ou telle personne, j’ai besoin de changement, etc, etc.
La probabilité qu’un achat, qu’un objet, comble un besoin psychologique est proche du néant.
– I COMME IMMÉDIAT
Comme on l’explique de manière détaillée dans le bouquin, l’immédiateté est la meilleure copine de l’achat compulsif.
– S COMME SEMBLABLE
Est-ce que j’ai quelque chose de semblable qui pourrait faire l’affaire ?
Est-ce que je pourrais l’emprunter, le louer ?
– O COMME ORIGINE
En quelle matière ce produit est-il fabriqué ?
Quelles ressources a-t-il nécessité ?
Est-il local ou a-t-il traversé le globe pour venir jusqu’à moi ?
Qui l’a fabriqué ? Dans quelles conditions de travail ?
Est-ce que je valide tout ça, et donne mon approbation en donnant mon argent ?
– U COMME UTILE
Cet objet va-t-il vraiment impacter positivement mon quotidien ?
Comment je me débrouille jusqu’à maintenant pour m’en passer ?

Aujourd’hui, mes achats équestres sont devenus très rares voire exceptionnels et lorsque j’achète quelque chose, c’est un projet mûrement réfléchi, même si ce n’est que pour quelques euros. Et quand il le faut, je n’hésitez pas à mettre le prix dans de beaux objets que je pourrais utiliser de longues années.

Exemple d’une sellerie minimaliste pour un cheval qui vit en extérieur

Le pansage :

  • une boite de pansage,
  • pour le poil : une étrille souple + une étrille américaine + une brosse dure + une brosse à poils longs + une brosse douce,
  • pour les crins : une brosse à crins métallique à picots + un spray au vinaigre de cidre bio pour démêler les crins + une paire de ciseaux,
  • pour les pieds : un cure-pied + une râpe + une reinette + une paire de gants.

A pied :

  • un licol + une longe de 3,7m,
  • une longe de 7m,
  • un stick : stick d’attelage, petite ou grande chambrière…

Monté :

  • un bridon (avec ou sans muserolle française) + une paire de rênes + un mors simple,
  • un ou deux tapis,
  • une selle + une sangle + une paire d’étrivières + une paire d’étriers,
  • un stick de dressage.

Divers :

  • une pharmacie : désinfectant, argile verte, crème pour les petits bobos, thermomètre…
  • un masque anti-mouches,
  • un sceau souple pour la distribution de nourriture,
  • une couverture imperméable avec liners,
  • une couverture séchante ou des serviettes éponge,
  • un couvre-rein fluo pour les sorties en extérieur,
  • une poche/banane pour les récompenses remplie de friandises simples et naturelles (luzerne, avoine, carottes).

Au revoir :

  • les brosses en plastique et les brosses usées,
  • les produits de soin toxiques et chers,
  • la collection de tapis qui ne correspondent pas à la morphologie du cheval (les vieux tapis peuvent faire office de tapis de coffre, de siège, de couchage pour vos animaux domestiques),
  • les objets en x exemplaires de manière générale ou inutiles : licols, embouchures, bridons, bonnets, protections des membres, enrênement, couvertures, chemises, etc…

Faire des économies et de l’espace : pensez à la sellerie partagée et aux produits home made

Il suffit un peu d’organisation et d’une bonne entente, mais partager permet de réduire les dépenses et de gagner de l’espace, surtout quand il s’agit de matériels encombrants ou utilisés qu’occasionnellement.

Le home-made est aussi possible dans nos pratiques équestres, prenez l’exemple des produits de soins : il n’y a rien de sorcier à concocter soi-même un démêlant ou un produit assainissant pour les pieds.