Nous avalons et respirons chaque semaine jusqu’à 5g de microplastiques (soit le poids d’une carte de crédit), mais d’où vient cette pollution ?
D’où viennent les microplastiques ?
On distingue deux types de microplastiques : les microplastiques primaires et les microplastiques secondaires.
Les microplastiques primaires sont directement rejetés dans l’environnement sous forme de petites particules :
- on estime qu’ils représentent entre 15 et 31 % des microplastiques présents dans les océans,
- 35 % des microplastiques primaires proviennent du lavage des vêtements synthétiques,
- 28 % des microplastiques primaires proviennent du frottement des pneus lors de la conduite,
- 2 % proviennent des produits de soin dans lesquels ils sont ajoutés volontairement (par exemple dans les gommages).
Les microplastiques secondaires proviennent de la dégradation d’objets en plastique plus grands tels que les sacs en plastique, les bouteilles, les filets de pêche. Ils représentent entre 69 et 81 % des microplastiques retrouvés dans les océans.
Le problème avec les fibres synthétiques
La majorité de nos textiles sont fait à partir de fibres synthétiques : vêtements, linge de lit, de bain, de cuisine, de table, de maison… Et à chaque lavage, ces textiles se désagrègent et produisent des microplastiques. On estime qu’un lavage en produit au moins 700 000.
Ces microplastiques ne sont pas filtrés, ni par le filtre de la machine à laver, ni par les procédés d’épuration. Tout est en cours de développement et il faudra des années voir des décennies pour espérer une possible solution.
A défaut, les microplastiques rejoignent donc le circuit de l’eau : océan, pluie, nappes phréatiques, eau potable. Aujourd’hui, on en compte même dans les sources de montagne et l’eau congelée des pôles.
Les principaux coupables : l’acrylique, le nylon, le polyamide et le polyester.
Quelles fibres naturelles ?
La solution simple et efficace et ne plus acheter ou de réduire drastiquement nos achats de textiles synthétiques.
Que ce soit les vêtements ou les différents linges de maison, il est important de privilégier les fibres naturelles comme :
- le coton, bio de préférence,
A savoir que la culture de coton conventionnelle est l’une des pires au monde d’un point de vue environnemental (pesticides, OGM, besoins en eau) et sociétal (travailleurs pauvres et touchés par les maladies des produits qu’ils épandent). - le chanvre,
- le liège,
- le lin,
- le lyocell (ou tencel) (fibres d’eucalyptus),
- le piñatex (fibres d’ananas).
La viscose est une fibre artificielle issue du bois qui ne génèrent pas de microplastiques, mais son mode de production est très polluant, notamment pour l’eau. Elle est aussi source de déforestation.
Les fibres issues de la tonte d’animaux (cachemire, mohair, laine) sont aussi des fibres naturelles non polluantes pour l’eau, mais elles doivent être issues de filières éthiques.

Que pensez des fibres recyclées ?
Bouteilles en plastique transformés en polyester ou tout simplement polyester recyclé, ces matériaux sont économiques parce qu’ils consomment moins de pétrole, mais ils n’en sont pas moins polluants : ils se désagrègent quand même à chaque lavage et leur recyclabilité est limitée. Donc, bof. 😉
Que faire de ces textiles en synthétiques ?
Jeter ses vêtements synthétiques n’est pas non plus la panacée, mais on peut les remplacer petit à petit par des vêtements en fibres naturelles. Le tout est d’intégrer ce processus à chaque nouvel achat.
Enfin, pour limiter les dégâts, les lavages à basses températures et des essorages doux permettent permettent de réduire un peu l’émission de microplastiques.
Et puis aussi, tout simplement, ne les laver que lorsqu’ils sont sales.
Les bénéfices à porter des fibres naturelles
En plus d’être plus écolo à produire, à laver et à recycler, les fibres naturelles sont plus agréables à porter. Elles sont plus respirantes et meilleures thermorégulatrices.
Les mauvaises odeurs sont plus rares et n’imprègnent pas les tissus. Une fois que l’on a connu ce confort, difficile de retourner en arrière !
