Compléments pour sabot : miracle ou arnaque ? Comment nourrir le pied d’un cheval ?

Article mis à jour le 15 janvier 2023

C’est quoi la recette pour avoir de beaux pieds ? Biotine, graisse ?

Appliquer de la graisse ou un onguent ne fait pas pousser le pied

Un pied se nourrit de l’intérieur, appliquer un onguent, de l’huile ou de la graisse n’accéléra pas la pousse.

Ces produits seront aussi inefficaces en cas de fissures : si le pied casse, c’est que la paroi est trop longue (celle-ci casse sous la pression). La solution : parer le pied.

Enfin, si le pied est sec, c’est parce que le temps est sec et en aucun cas, des huiles ou des onguents ne peuvent hydrater le pied. De toute façon, quand le sol est sec et dur, il vaut aussi mieux pour le cheval d’avoir des pieds de même nature…

Problème de pousse, de qualité de corne : la cure de biotine, cette mauvaise habitude

Une corne qui pousse lentement ou qui est couverte de strie indique un déficit dans l’alimentation.

Le cheval est exposé à des carences fréquentes qui affectent la fabrication de la corne, ces carences concernent la méthionine, le cuivre et le zinc.

La biotine est considéré en dernier lieu parce que c’est une carence rare chez le cheval et parce que ce n’est pas le composant le plus important.

Aussi, ce n’est parce qu’on donne de la biotine à son cheval que sa production naturelle va s’arrêter. Ceci un mythe.

Comment nourrir le pied ?

Un pied se nourrit toute l’année par une alimentation équilibrée. Les compléments sont à envisager en dernier recours : ils sont chers et souvent moyennement dosés.

Un pied de cheval, c’est 90% de protéines, donc avant d’envisager de la biotine, il y a d’autres priorités. Il y a trois acides aminés limitant chez le cheval dont un qui agit particulièrement sur la pousse de la corne (et du poil) : la méthionine.

Il y a ensuite le cuivre et le zinc. Ces deux oligo-éléments sont déficitaires dans le foin et l’herbe, il faut donc compléter cette ration.

Le sélénium joue aussi un rôle dans la construction du pied, un manque de sélénium peut créer des ruptures dans la bande coronaire, mais un excès est tout aussi néfaste. C’est donc un élément à prendre en compte.

Les chondroprotecteurs peuvent également améliorer l’état du pied. Notamment parce que celui-ci est composé de cartilage.
Parmi les chondroprotecteurs, il y a le méthylsulfonylméthane (MSM), la glucosamine et la chondroïde.
A savoir que la glucosamine et la chondroïde sont souvent issues de crustacés ou de tendons de porc. On trouve toutefois de la glucosamine vegan (et produite en Europe). Concernant le MSM c’est un sous-produit de la pulpe de bois.

Les compléments pour sabot : miracle ou arnaque ?

Comme nous l’avons vu, il faut quand même pas mal de choses pour nourrir le pied. La base c’est de la méthionine, du zinc et du cuivre. Pour vous donner une idée des besoins journaliers minimaux pour un cheval de 500 kg :

  • 5 g de méthionine,
  • 200 mg de cuivre,
  • 600 mg de zinc.

Sauf j’ai vu des compléments ravis de fournir :

  • 0,3 g de méthionine,
  • 15 mg de cuivre,
  • 100 mg de zinc.

C’est mieux que rien, mais il ne faut pas en espérer des miracles.

Il faut aussi vérifier la biodisponibilité des oligoéléments (on en parle dans cet article) et que les apports du complément collent avec la ration actuelle.

Et en dernier lieu : le prix ! Qui pique dans la plupart des cas.

Conclusion

Le pied a besoin des bons nutriments, aux justes doses tout au long de l’année.

Faire des cures est une mauvaise habitude parce que cela va entraîner des effets de yoyo nuls et inutiles. Pour trouver le meilleur calcul, passez par une nutritionniste indépendante.

La santé des pieds est aussi un indicateur de la santé globale du cheval. Quand le pied se fragilise, c’est que quelque chose ne va pas.

En bref, faire une cure de biotine n’est pas une bonne olution, équilibrer la ration de son cheval sera plus efficace.