Les acides aminés dans l’alimentation du cheval, des nutriments essentiels et sous-estimés

On a déjà entendu parlé des acides aminés dans l’alimentation humaine ou équine, mais on les connait assez peu et on sous-estime souvent leur importance.

Cet article ne substitue pas aux conseils de votre vétérinaire/nutritionniste.

Que sont les acides aminés ?

En biochimie, les acides α-aminés jouent un rôle crucial dans la structure, le métabolisme et la physiologie des cellules de tous les êtres vivants connus, en tant que constituants des peptides et des protéines. Ils constituent à ce titre l’essentiel de la masse du corps humain [ou du cheval ici] après l’eau. (Source : Wikipedia)

On compte environ 22 acides aminés que l’on distingue en deux groupes :

  1. les acides aminés non-essentiels : ceux que l’organisme peut lui-même fabriquer,
  2. les acides aminés essentiels : ceux que l’organisme ne peut pas fabriquer lui-même.

Chez les animaux non-ruminants, on évalue à 10 le nombre d’acides aminés essentiels :

  1. arginine
  2. histidine
  3. isoleucine
  4. leucine
  5. lysine
  6. méthionine
  7. phénylalanine
  8. thréonine
  9. tryptophane
  10. valine

Le rôle des acides aminés

Les acides aminés composent les muscles, les organes, les ligaments, les tendons, le poil, la corne, etc.

Ils interviennent dans de multitudes de fonctions : immunité, système cardio-vasculaire, respiratoire, nerveux, digestif, endocrinien, reproducteur, etc.

Ils sont donc à la fois des acteurs et des protecteurs de l’organisme.

Les signes de carences

De nombreux chevaux ne disposent pas assez d’acides aminés dans leur ration, les signes courants sont :

  • un poil terne et rêche,
  • une corne de mauvaise qualité,
  • une difficulté à prendre de la masse musculaire ou fonte musculaire,
  • un manque d’endurance.

Des signes comportementaux comme la nervosité, l’agressivité et le pica peuvent indiquer un déficit en acides aminés.

Les trois acides aminés limitant chez le cheval

Les acides aminés sont naturellement présents dans l’herbe, le foin et les céréales, mais à des doses variables. L’alimentation naturelle ne couvre donc pas toujours les besoins journaliers.

Les reproducteurs, les poulains, les chevaux en croissance et les sportifs ont des besoins en acides aminés supérieurs et sont donc plus exposés aux carences.

A ce propos, si les chevaux sont généralement plus beaux lorsqu’ils sont nourris avec l’herbe de printemps, c’est parce que celle-ci est plus riche en acides aminés que le reste de l’année.

Parmi les acides aminés essentiels limitant chez le cheval, il y a la lysine, la méthionine et la thréonine.
Ce sont les trois principaux à contrôler dans sa ration.

Dr Eleanor Kellon VMD (et d’autres sources) estime que la supplémentation d’un cheval à l’entretien est de :

  • 10 à 20g/jour en lysine,
  • 5 à 10g/jour en méthionine,
  • 2 à 4g/jour en thréonine.

Ces apports augmentent ensuite en fonction de l’activité et l’âge du cheval.

Conclusion

Les acides aminés entrent dans de multitudes fonctions de l’organisme.
Il y en a trois dont il faut particulièrement se préoccuper : la lysine, la méthionine et la thréonine.

La plupart des chevaux ne reçoivent pas une complémentation suffisante. Soit parce qu’ils sont nourris seulement avec des fourrages, soit parce que leur concentré ne couvre pas suffisamment ces besoins.

Attention également : les compléments en vitamines et minéraux contiennent rarement des acides aminés ou une dose correcte en acides aminés.
Vérifiez donc bien que la dose couvre les besoins de base mentionnés un peu plus haut et en cas de doute n’hésitez pas à consulter un(e) nutritionniste indépendant(e).