Mon cheminement vers le minimalisme et ce que cela m’apporté

Minimalisme, simplicité volontaire, décroissance volontaire, lagom… tous ces concepts ont un but commun : se défaire du superflus. « Less is more » est la phrase qui résume sûrement le mieux cette philosophie.

Pourquoi le minimalisme ?

Il y a toujours un élément déclencheur à avoir envie de se délester de ses objets, souvent il s’agit d’une motivation :

  • financière : un manque d’argent ou des dettes,
  • éthique et écologique : se libérer des banques et du schéma de consommation capitaliste,
  • matérielle : un manque d’espace, du désordre, une charge mentale trop conséquente,
  • familiale : une séparation, un déménagement, un décès.

Tout le monde n’atteint pas le même point d’équilibre, certain.es vivent avec un sac à dos, d’autres ont besoin de plus. Il n’y a pas de règle.

Mon parcours personnel

Comment j’en suis venue au minimalisme ?
Je ne suis pas une acheteuse compulsive, ni une accumulatrice, mais le fait de déménager dans plus petit a sûrement été le déclic. Je suis en effet passée d’un appartement trois pièces à un simple studio.

Cela a commencé avec le déménagement. Malgré le gros tri fait en amont, charger le camion fut une épreuve et je pensais déjà au suivant… il fallait que le prochain soit plus facile.

L’emménagement n’a pas été très difficile puisque l’ancien appartement était déjà relativement minimaliste. Tous les deux ont d’ailleurs des points communs : zéro clou, peu de meubles, décoration presque nulle. Mais on pouvait forcément posséder plus de choses dans l’ancien appartement que le nouveau.

Au début, je me suis donc attachée à ré-agencer l’espace et à acheter des boites de rangement pour caser le « trop » (les « au cas où », les souvenirs…).

Mais avec le temps, j’en ai eu marre de devoir surperposer des boites, de devoir bouger des trucs pour atteindre ce que je cherchais, d’esquiver des angles de meubles ou de voir mes vêtements serrés sur la penderie.

J’avais envie de plus d’espace sans devoir pousser les murs.
En cherchant des solutions d’organisation et de rangement, j’ai fini par tomber sur le concept du minimalisme.

Et là, c’est devenu clair : au lieu de te creuser la tête pour trouver une nouvelle organisation, fais le vide !

Cela a pris quelques mois avant d’atteindre un point culminant, mais j’ai finalement réussi à réduire considérablement le nombre de mes possessions.

Ce que j’y ai gagné :

  • de l’espace : en se séparant des meubles, des boites de rangements, des objets futiles…
  • du temps : moins de temps à faire du shopping, à ranger, à faire du ménage…
  • de l’argent : pas de désir d’acheter « pour remplir et faire beau »,
  • un détachement vis-à-vis du matériel en général,
  • une démarche plus écologique : moins de superflus, donc moins de pollution,
  • un meilleur raisonnement de mes achats et une meilleure utilisation de mes objets,
  • un bien-être : je me sens bien chez moi et je n’ai pas besoin de m’évader pour respirer.

Les principales choses que j’ai trié

  • les vêtements, les chaussures, les bijoux,
  • les gadgets de cuisine, la vaisselle en trop, certains objets électroniques,
  • les livres et magazines,
  • les souvenirs, les babioles, les « au cas où »,
  • les plantes vertes, les boites de rangements, le sceau à serpillère, le porte-manteau, le fer à repasser et la planche à repasser, le paillasson,
  • les meubles qui se sont vidés au fur et à mesure du tri,
  • le canapé (!).

Ma source d’inspiration

Parmi tous les livres que j’ai lu sur le sujet (presque la totalité), celui qui m’a le plus marqué et qui m’a permis d’avancer le plus loin est sans nul doute le livre de Fumio Sasaki : l’essentiel et rien d’autre.

Fumio croulait sous les objets, beaucoup d’objets… pour se donner certaine image auprès de son entourage et parce qu’il aimait accumuler. D’un accumulateur extrême, il est aussi passé à un minimaliste extrême.

Je trouve ses réflexions parlantes, il voit par exemple la ville comme le prolongement de son appartement : on n’a pas besoin d’un grand espace de vie, de la vaisselle, d’une table et des chaises pour recevoir ses amis, on peut le faire dehors, au restaurant ou dans un bar (il faut aussi mettre ces réflexions avec le peu d’espace disponible au Japon, mais cela donne des idées inspirantes pour nous, européens).

Pas besoin de posséder des objets que l’on trouve près de chez soi. Cette façon de concevoir les choses change la vision que l’on peut avoir sur l’espace, l’agencement des pièces, le choix des meubles, mais aussi notre rapport au temps et à l’argent.

Et du coup, en toute finalité, on ne ressent plus le besoin de vouloir toujours plus grand (et de faire de gros emprunts bancaires pour ça) : on s’approprie mieux notre espace de vie et on l’apprécie vraiment.

Mes phrases préférées

Si vous avez songé à le jeter 5 fois, il est temps de passer à l’action.

Un peu d’inconfort ne fait pas de mal.

Si vous le perdiez, rachèteriez-vous le même ?

Vous ne pouvez pas posséder tout ce qui vous met en joie.

Une maison n’est pas un musée.

Si Fumio Sasaki est une source d’inspiration, le minimalisme ne résume pas à vivre avec 3 slips et 3 tee-shirts.
Chacun met le curseur là où il·elle le souhaite, l’important est de trouver son équilibre.

Depuis quelques années que je « pratique » cette façon de vivre, je ne me vois pas revenir en arrière parce que cela m’a permis d’atteindre une certaine plénitude.

La simplicité comme valeur universelle.