Limiter l’exposition de son cheval aux perturbateurs endocriniens

Cet article a pour objectif d’interpeller sur un sujet dont on ne parle pas assez dans le monde équin : les perturbateurs endocriniens.

Le système endocrinien

Le système endocrinien est un réseau d’hormones sécrétées par différents tissus. Les hormones sont des messages chimiques qui assurent une multitude de fonction.

Chez le cheval, les principales glandes endocriniennes sont :

  • l’hypophyse
  • les glandes surrénales,
  • les pancréas,
  • les îlots de Langerhans
  • la glande thyroïde
  • les glandes parathyroïdes.

Les hormones sont des messagers chimiques qui ont de nombreuses fonctions différentes. Les effets des hormones dans l’organisme sont vastes et variés. Parmi les exemples familiers d’hormones, citons l’insuline, qui joue un rôle important dans le développement du diabète, ainsi que les œstrogènes et la progestérone, qui interviennent dans le cycle reproductif féminin.

La famille des perturbateurs endocriniens

Le rapport OMS-PNUE 2012 recense près de 800 substances chimiques qui ont des propriétés perturbatrices endocriniennes avérées ou suspectées. Parmi ces substances, on peut citer :

  • les pesticides : organochlorés, fongicides, herbicides,
  • les plastifiants : phtalates, bisphénol A, les retardateurs de flamme, les revêtements (substances per- et polyfluoroalkylées)
  • les médicaments : les anti-douleurs (paracétamol, AINS, aspirine), les antidépresseurs (Fluoxétine)
  • les produits émis par les combustions incomplètes issues des incinérateurs, de l’industrie métallurgique et sidérurgique et à la pratique de l’écobuage des végétaux (dioxines, furanes, PCB),
  • les produits d’hygiène et cosmétiques,
  • les phyto-estrogènes.

A lire également l’article sur les PE rédigé par l’Inserm.

Les maladies endocriniennes chez le cheval

Chez le cheval, les deux maladies endocriniennes bien connues sont le syndrome de Cushing et le Syndrome Métabolique Equin (SME) et il semblerait que les perturbateurs endocriniens jouent un rôle dans ces maladies (du moins au moins pour le SME). En effet, une recherche a été menée sur le sujet et un lien semble établi.

Il y aurait un lien possible entre SME et perturbateurs endocriniens.

Les perturbateurs endocriniens que l’on peut retrouver dans l’environnement du cheval

Dans l’environnement du cheval, les perturbateurs endocriniens peuvent se trouver dans :

  • le fourrage et les céréales,
  • l’eau,
  • les produits de soin,
  • le matériel.

Réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens

Si on ne peut pas exclure la totalité des perturbateurs endocriniens de notre vie et celle de notre cheval, on peut au moins réduire certaines expositions.

Éviter les pesticides dans l’alimentation (fourrages, céréales).
Pas évident, je sais. On trouve un peu de bio, mais c’est assez marginal. Par contre, étant donné qu’on peut mieux contrôler son fourrage qu’un sac de céréales, on a encore une fois tout intérêt à miser sur une ration fourragère de qualité pour nourrir son cheval.

Moins évident encore : éviter que le pré ne soit à côté d’une culture.

Éviter les conservateurs de type BHA et BHT dans les aliments.
Si ces conservateurs sont mentionnés dans la composition, il vaut mieux choisir autre chose.

Préférer les sacs alimentaires blancs.
Pourquoi ? Parce que les encres utilisées dans les emballages sont en fait des huiles minérales toxiques. Ces huiles arrivent à traverser le carton et même le plastique et migrent dans l’aliment.

Éviter l’eau de pluie.
L’eau de pluie contient diverses polluants comme des pesticides, des microplastiques et des métaux lourds.

Éviter les PFC dans vos imperméabilisants.
Couvertures, vestes, chaussures… les produits imperméabilisants sont des perturbateurs endocrines à éviter d’autant qu’on trouve des solutions sans PFC :

Éviter les insecticides.
Pour protéger son cheval des insectes, il vaut mieux choisir des barrières physiques.
J’ai également rédigé un article sur le sujet :

Éviter les ingrédients controversés dans les produits de soin.
Il n’est pas toujours possible de les connaitre tous, car la règlement n’impose pas la transparence des compositions pour les produits animaux. Cependant, vous pouvez quand même éplucher les étiquettes et éliminez tous les produits qui contiennent un ou ou plusieurs ingrédients problématiques. Il faut juste apprendre à les identifier en faisant quelques recherches.

Éviter les huiles minérales dans les produits d’entretien du cuir et du pied.
On trouve en effet des produits de soin pour le cuir à base d’huiles minérales dans les produits de soin du cuir et dans certaines huiles pour pied. Dans les deux cas, c’est plutôt à éviter.

Raisonner l’utilisation des huiles essentielles.
On en parle un peu mais encore assez : certaines huiles essentielles sont des perturbateurs endocriniens. Ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est parfait.

Éviter les tapis colorés côté cheval.
Les tapis colorés sont jolis, mais ils peuvent aussi être toxiques. Certains chevaux développent même des allergies aux colorants utilisés. On trouve des tapis en coton naturel, je donne quelques marques dans ces deux articles :